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La politique agricole commune de l’UE 

Actualités 2016 de la PAC

Suite à un premier semestre marqué par certaines difficultés sur les marchés agricoles, la Commission européenne a présenté, le 18 juillet 2016, un nouveau plan de soutien à la branche de 500 millions d’euros. Elément central de ce plan, une enveloppe de 150 millions d’euros est consacrée à des incitations à la réduction volontaire de la production de lait. En parallèle, un fond de 350 millions d’euros doit permettre aux Etats membres de renforcer leur dispositif en faveur des exploitations laitières ou de prendre des mesures pour les autres secteurs de l’élevage.

La simplification de la PAC est restée un objectif majeur de l’UE en matière d’agriculture. Elle a ainsi constitué l’une des priorités des présidences néerlandaise (janvier à juin) et slovaque (juillet à décembre) du Conseil de l’UE. La Commission a par ailleurs apporté certaines modifications aux règles de mise en œuvre des programmes de développement rural. Elle a également présenté au Conseil des Ministres les résultats de son réexamen des dispositions relatives au verdissement de la PAC à l’issue de la première année de mise en œuvre. Ces résultats doivent servir de base à l’élaboration de nouvelles mesures qui pourraient entrer en vigueur en 2017.

Dans le domaine de l’organisation commune du marché, le système de régulation des quantités dans le secteur viticole – reposant sur des droits de plantation de vigne – a expiré à la fin de l’année 2015. Il a été remplacé par un système d’autorisation de plantations, limitant à 1 % la croissance annuelle de la surface viticole par État membre pour la période 2016-2030. Pour sa part, le régime des quotas sucriers prendra fin le 30 septembre 2017. 

La politique agricole commune de l’UE

La politique agricole commune de l’Union européenne (PAC) repose sur deux piliers. Le premier, auquel est attribuée la plus grande partie des moyens financiers, comprend les paiements directs et les mesures de marché ciblées. Le deuxième concerne le développement de l’espace rural.

Depuis la mise en place de la PAC 2014-2020, les paiements octroyés dans le cadre du premier pilier sont presque entièrement découplés. Toutefois, les États membres conservent la possibilité, sur une base volontaire, de lier jusqu’à 13 % de l’enveloppe des aides directes aux quantités produites ou à l’effectif de bétail.

Afin d’améliorer les performances environnementales de l’agriculture européenne, les États membres doivent consacrer 30 % des aides du premier pilier à des paiements écologiques. La Commission a retenu trois conditions pour le versement de ces paiements verts : le maintien de prairies permanentes à l’échelle régionale, la présence de surfaces d’intérêt écologique sur 5 % de la surface agricole (7 % dès 2018) et la diversité des assolements.

La convergence des aides vise à assurer une répartition plus équitable des paiements directs. D’ici 2019, plus aucun État membre ne recevra moins de 75 % de la moyenne communautaire et, au sein d’un même État membre, chaque exploitant recevra au moins 60 % de la moyenne des aides versées dans la même région ou le même État membre. Les États membres ont néanmoins la possibilité de prendre des mesures afin de limiter à 30 % au maximum la perte par exploitation.

La PAC actuelle apporte un soutien particulier aux jeunes agriculteurs (jusqu’à 40 ans). Ils bénéficient ainsi, durant les cinq années suivant leur installation, d’une aide obligatoire sous la forme d’un supplément de 25 % aux paiements directs généraux. Les régions défavorisées, notamment les régions de montagne, bénéficient également d’un soutien renforcé. Les États membres peuvent à titre facultatif leur allouer un montant correspondant au maximum à 5 % de leur budget.

Enfin, seuls les agriculteurs actifs peuvent bénéficier des aides prévues. Les entreprises sans activité agricole professionnelle, comme les golfs, les entreprises ferroviaires, les aérodromes ou les installations sportives sont exclues du versement de paiements directs.

Les quatre règlements de base de la PAC actuelle ont été adoptés le 16 décembre 2013 par le Parlement européen et le Conseil des ministres de l’UE. Ces règlements couvrent respectivement le développement rural, les paiements directs, les mesures de marché ainsi que les questions horizontales telles que le financement et le contrôle. La Commission a ensuite émis les actes délégués et d’exécutions nécessaires, et chaque État-membre a précisé les dispositions applicables pour la mise en œuvre au niveau national.

Des informations plus détaillées, notamment sur les aides du second pilier, sont disponibles sur le site de la Direction générale de l’agriculture et du développement rural de la Commission européenne.

Accord agricole entre la Suisse et l’UE 

L’Accord du 21 juin 1999 entre la Suisse et l’UE relatif aux échanges de produits agricoles (accord agricole) vise à améliorer l'accès réciproque au marché par la suppression d’obstacles tarifaires (contingents d’importation et suppression des droits de douane) et non tarifaires (prescriptions sur les produits ou dispositions en matière d’homologation) dans certains domaines de production. Signé dans le cadre des Accords bilatéraux I, l’accord agricole est entré en vigueur le 1er juin 2002.

Les membres du Comité mixte chargé de la gestion de l’accord agricole entre la Suisse et l’UE se sont réunis le 19 novembre 2015 pour la quinzième fois, sous la présidence de la Suisse. Les parties en présence se sont déclarées satisfaites de l’application de l’accord et ont décidé de poursuivre le développement ciblé de ses diverses annexes.

A l’occasion de cette réunion du comité, le champ d’application de l’annexe 9 (produits biologiques), qui avait été longtemps en suspens, a pu être étendu. L’équivalence entre la législation de l’UE et celle de la Suisse dans le domaine du vin issu de l’agriculture biologique a été ancrée expressément dans l’accord. Au cours de ces dernières années, il a également été possible de poursuivre l’harmonisation des dispositions des deux parties contractantes dans le domaine de la protection contre l’introduction d’organismes nuisibles par le biais de végétaux. Le Comité mixte de l’agriculture a entériné le résultat de ces efforts dans une décision modifiant l’annexe 4 (protection phytosanitaire). Entrée en vigueur le 1er janvier 2016, cette décision a notamment inscrit le principe du contrôle au premier point d’entrée dans l’accord. Elle assure ainsi une meilleure protection des productions agricole et horticole.

Les prochaines actualisations de l’accord envisagées visent notamment à étendre le champ d’application de l’annexe 10 (fruits et légumes frais) aux agrumes. En 2016, des développements et actualisations sont prévus dans les domaines des semences ainsi que de la reconnaissance réciproque d’appellations d’origine protégées (AOP) et d’indications géographiques protégées (IGP) pour les produits agricoles et les denrées alimentaires.

Protocole no 2

Le Protocole no 2 de l’Accord de libre-échange conclu en 1972 entre la Suisse et la CE règle le commerce de produits agricoles transformés entre la Suisse et l’UE. Il est entré en vigueur en 2005 après avoir été révisé dans le cadre des « Accords bilatéraux II ». L’UE, qui représente 75 % des importations et 58 % des exportations, reste de loin le principal partenaire commercial de la Suisse dans les produits agricoles transformés.

Le Protocole no 2 permet à la Suisse de compenser les effets négatifs des prix des matières premières suisses sur l’industrie agroalimentaire dans le commerce des produits agricoles transformés avec l’UE en octroyant des contributions à l’exportation et en prélevant des taxes douanières à l’importation. Au terme de la Conférence ministérielle de l’OMC à Nairobi, il a été décidé que les contributions à l’exportation seraient encore autorisées pendant une période de transition courant jusqu’à fin 2020 (voir aussi le texte sur l’évolution des échanges dans le cadre de l’OMC).

Les mesures de compensation ne doivent toutefois pas excéder les différences de prix des matières premières agricoles entre la Suisse et l’UE. Le Protocole no 2 contient les prix de référence et les différences de prix qui sont déterminants pour la fixation de mesures de compensation. Ces paramètres sont contrôlés au moins une fois par an et sont adaptés si nécessaire, en accord avec l’UE. Les prix de référence ont été révisés pour la dernière fois le 1er avril 2015 et ne l’ont pas été de nouveau pendant l’année sous revue.

Pierre-François Righetti, OFAG, Secteur Politique commerciale internationale, pierre-francois.righetti@blw.admin.ch
Tim Kränzlein, OFAG, Secteur Politique commerciale internationale