Vulgarisation agricole
Intégré au système d’innovation et de connaissances agricoles (LIWIS), l’organisation suisse de la vulgarisation en agriculture et en économie familiale rurale comprend deux niveaux. La vulgarisation directe est assurée sur place auprès des familles paysannes, généralement par les services cantonaux de vulgarisation. Dans certains domaines spécifiques, tels que l’apiculture, l’aviculture ou l’économie alpestre, les conseils sont dispensés par les services de vulgarisation des organisations agricoles.
AGRIDEA apporte son soutien aux vulgarisateurs travaillant pour les cantons et les organisations. En tant qu’association, elle offre ses prestations avant tout à ses membres, à savoir les cantons et une quarantaine d’organisations. Elle propose notamment des cours de perfectionnement aux services de vulgarisation et coordonne des plates-formes et des forums, facilitant ainsi le partage de connaissances et d’expériences.
Il convient encore de mentionner d’autres acteurs du système d’innovation et de connaissances agricoles qui sont impliqués dans la vulgarisation et les échanges d’informations à des degrés divers : Agroscope, les hautes écoles spécialisées, le FiBL, les associations, les médias et l’économie privée.
Ressources financières pour 2015
La Confédération accorde des aides financières non seulement à AGRIDEA, mais aussi à certaines des organisations susmentionnées dans des domaines spécifiques. En outre, elle finance les études préliminaires aux initiatives de projet collectives. Depuis 2014, l’OFAG peut aussi financer des projets dont il est lui-même à l’origine ou pour lesquels une demande de contribution financière lui a été adressée. Pour financer ces projets, l’OFAG ne draine pas de nouvelles ressources financières, mais les prélève sur les moyens alloués à d’autres bénéficiaires, en particulier AGRIDEA.
Dépenses de la Confédération pour le soutien à la vulgarisation en 2015
Bénéficiaires | mio. de fr. |
Centrale de vulgarisation (AGRIDEA) | 8,7 |
Services de vulgarisation spécialisés dépendant d’organisations agricoles | 1,4 |
Programmes de projets collectifs | 0,7 |
Adjudication de projets de vulgarisation; appel d'offres | 0,1 |
Adjudication de projets de vulgarisation; demandes de soutien | 1,0 |
Total | 11,9 |
Source : Compte d’Etat
Mise au concours dans le domaine de la vulgarisation
En procédant par mise au concours selon le principe de la libre concurrence, l’OFAG vise à améliorer la compétitivité et à faciliter la comparaison des coûts dans ce domaine. De nouveaux acteurs ont ainsi la possibilité de s’engager dans la vulgarisation et de faire la preuve de leur efficacité. Pour leur part, les acteurs déjà présents peuvent aussi solliciter des fonds pour aborder de nouveaux domaines de vulgarisation ou proposer de nouvelles approches. Au cours des deux dernières années, tous ont fait usage de cette possibilité à de nombreuses reprises.
Deux instruments ont été mis en place dans ce contexte. D’une part, l’OFAG peut lancer, selon les règles encadrant les marchés publics, une mise au concours sur des thèmes qu’il juge importants, au premier rang desquels figurent la compétitivité et l’usage efficient des ressources dans l’agriculture. En 2015, il y avait deux grands projets en cours : la révision du Guide pour l’estimation de la valeur de rendement agricole et la première étape du projet « plus-value grâce à la coopération des exploitations agricoles ». Celle-ci porte sur l’élaboration de boîtes à outils pour les trois principales sortes de coopération : gestion de surfaces agricoles, investissements communs dans les machines et les bâtiments et, enfin, collaboration interentreprises.
D’autre part, le deuxième instrument mis à disposition par l’OFAG consiste en la possibilité de déposer une demande de contribution pour un projet de vulgarisation. Les personnes intéressées ont la possibilité quatre fois par an de déposer un projet pour demander un cofinancement. Les projets sont examinés par l’OFAG et, selon le domaine concerné, aussi par des personnes externes. La direction de l’OFAG prend la décision finale sur l’octroi d’un financement et sur son montant. Les projets approuvés font l’objet d’un contrat d’aide financière entre l’OFAG et les responsables du projet. En 2015 ont été déposées 12 nouvelles demandes de contribution, dont 7 ont été approuvées. En 2014, on comptait presque le double de projets déposés. L’avenir déterminera quel nombre de projets seront déposés en moyenne sur le long terme. On attend des demandes qu’elles aient un véritable caractère de projet : la durée du projet doit être limitée et fixée à l’avance (pas de financement permanent), le projet doit aborder et traiter une question nouvelle, c’est-à-dire provoquer un effet d’innovation (pas de financement de prestations ordinaires de vulgarisation directe). Les projets refusés n’ont souvent pas un véritable caractère de projet, sont jugés comme non prioritaires ou dépassent le cadre des moyens disponibles.
En 2015, il y avait 25 projets en cours, soutenus à hauteur de 1,1 million de francs. Le soutien financier cumulé se monte à 3 millions de francs pour la durée totale des projets, y compris l’année précédente et les années suivantes. La durée des projets est comprise entre quelques mois et cinq ans au maximum.
La mise au concours d’un projet ou l’octroi d’un financement dépend, d’un côté, de la qualité du projet et, de l’autre, de son intégration dans l’orientation stratégique de la politique agricole. Le projet doit en effet s’inscrire dans l’une des quatre missions de la vulgarisation, à savoir :
l’optimisation du système de vulgarisation (par l’échange qui a lieu entre la vulgarisation et la pratique, la vulgarisation étant un système d’autorégulation au sein du LIWIS) ;
l’introduction de nouvelles connaissances dans la pratique (mise en lien de la science et de la pratique) ;
la diffusion des expériences (la vulgarisation jouant le rôle de catalyseur de l’échange dans la pratique) ;
la transmission d’informations sur les conditions-cadres et les mesures décidées (la vulgarisation servant de courroie de transmission entre l’administration, la société et la pratique, sur le plan politique et socio-économique).
Les projets sont suivis et évalués périodiquement par les spécialistes de l’OFAG. Le montant qui leur a été octroyé n’est versé que si les activités sont réalisées comme prévu et si les évaluations intermédiaires et finales sont favorables. Selon une analyse des projets qui ont déjà été achevés, les activités convenues contractuellement ont bien été effectuées et les produits visés sont disponibles. Il est en revanche difficile d’évaluer leur effet dans la pratique, que ce soit aujourd’hui ou dans un avenir proche.
Montants octroyés et montants versés en 2015 pour des projets de vulgarisation
(Mise au concours et demandes de contribution)
Activité de vulgarisation | Projets approuvés | Montant octroyé pour toute la durée du projet | Montant versé en 2015 |
nombre | en 1 000 fr. | en 1 000 fr. | |
Optimiser le système de vulgarisation (vulgarisation <=> pratique) | 5 | 221 | 96 |
Introduire de nouvelles connaissances dans la pratique (sciences <=> pratique) | 8 | 1 223 | 419 |
Diffuser les expériences (pratique <=> pratique) | 7 | 928 | 292 |
Transmettre des informations sur les conditions-cadres et les mesures (administration et société <=> pratique) | 5 | 640 | 311 |
Total | 25 | 3 012 | 1 118 |
Source : OFAG
Orientation stratégique de l’OFAG | Projets approuvés | Montant octroyé pour toute la durée du projet | Montant versé en 2015 |
nombre | en 1 000 fr. | en 1 000 fr. | |
Production, produits et prestations durables | 9 | 1 316 | 484 |
Production et produits compétitifs | 11 | 1 135 | 367 |
Exploitation et préservation des ressources de production | 5 | 561 | 267 |
Total | 25 | 3 012 | 1 118 |
Source : OFAG
Anton Stöckli, Markus Lötscher, OFAG, Secteur Recherche, vulgarisation et évaluation , anton.stoeckli@blw.admin.ch
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